Category: Livres,Romans et littérature,Littérature américaine
Sur le ring Details
Fasciné par l'action et ses ambiguïtés, London est peut-être le premier écrivain à avoir rendu ses lettres de noblesse au corps humain, ce grand oublié de la littérature issue de la tradition judéo-chrétienne. Lui-même sportif et praticien de la boxe, il a consacré de nombreuses chroniques à la défense et à l'illustration du " noble art " ; et ces deux longues nouvelles exemplaires, " L'Enjeu " (The Game, 1905) et " La Brute " (The Abysmal Brute, 1911), où il décrit avec une précision qui ne fait grâce de rien la grandeur et l'horreur des combats du ring. Deux textes qui, sur le sujet, n'ont jamais été dépassés. (Traduction nouvelle.)
Reviews
Deux longues nouvelles, deux jeunes boxeurs, deux femmes, deux athlètes forts dans leur art et pourtant, ils s??apprêtent à quitter le ring. Pour le premier, la mort sera au rendez-vous et pour le second, il jettera l??éponge, mais avant, il dénoncera publiquement, avant de combattre, les dessous de ce sport.L??ENJEU Joe est amoureux de Geneviève, mais pour la jeune femme, la boxe est une rivale sérieuse et le jeu est tout-puissant. Elle n??a qu??un rêve, accomplir une métamorphose, un exploit, celui de le faire renoncer à la boxe et elle y parvient. Pour son dernier combat, Geneviève sera présente. C??est une première pour la jeune femme, mais elle l??a promis à Joe. Elle découvre alors subjuguée, la nudité, le corps du jeune homme qu??elle observe à l??abri des regards, bravant ainsi un interdit qu??elle s??autorise, mais pétrifiée, elle voit les déferlements de brutalité, les coups qui s??entrechoquent et les féroces corps à corps, les coups qui pleuvent et la douleur. Le jeu ne s??est pas révélé à elle bien au contraire. Qui est ce Joe en face d??elle ? Un homme sous l??emprise de ce jeu, malgré les risques encourus et sa perfidie. Elle, femme, n??était qu??un jouet, un passe-temps, elle qui pourtant offrait bien mieux et tant à l??homme.LA BRUTELa Brute n??en est pas une sauf sur le ring. Fils de boxeur, c??est son père qui l??a formé et le moment venu, c??est à un ami entraîneur qu??il le confie, mais à une seule condition, son fils ne doit pas être lié à des magouilles sous peine de rupture de contrat. Pour le père, le fils, Pat Glendon junior est l??espoir de la race blanche sur le ring (encore une allusion à la race blanche). Pat qui est physiquement impressionnant, une sorte de géant des bois, aime la poésie, la photographie, assister à des conférences et les femmes ne sont pas sa préoccupation, mais lorsqu??il croise la journaliste Maud Sangster, c??est un coup de foudre réciproque. Papa avait raison, c??est la bonne.« (?) La femme, c??est la mort et l??enfer, souviens-toi de ça. Mais si tu trouves la femme, la vraie alors garde-la. ?a vaut plus que la gloire et l??orgueil ».« Quoi qu??il arrive, fais gaffe aux femmes »Maud et Geneviève sont différentes. Geneviève ressemble comme deux gouttes d??eau à la Ruth de « Martin Eden », elles se sont fixé un objectif, transformer l??homme qu??elles aiment. Martin, lui, ne cédera pas et ne renoncera pas à l??écriture. Joe oui, mais il mourra sur le ring alors qu??il s??apprêtait à le quitter définitivement pour la femme aimée. Maud est différente, elle aime Pat tel qu??il est et n??impose rien. Toutes les trois sont attirées par la virilité de ces hommes. Maud assume son attirance, les deux autres ont du mal à assumer.« Cette virilité, la virilité du mâle combattant, lui lançait l??appel que reçoit immanquablement la femelle, façonnée qu??elle est par une hérédité immémorable à rechercher l??homme fort pour s??y accoupler, pour se faire de sa force un rempart et un soutien ».Encore une belle surprise, j??ai beaucoup aimé, deux beaux textes qui subliment la boxe, le corps nu ou découvert de l??homme, les scènes de combat sont extraordinaires, on s??y croirait. Un bel hommage de London amoureux de la boxe, boxeur un temps. ? lire !
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